Le Projet Tarpan  se décline sur trois axes principaux :
 
    ►  Scientifique
 
          - Reprise des travaux de sélection régressive initiés par Tadeusz Vetulani afin de conforter génétiquement les caractères primitifs de cette souche ancestrale [voir Un phénotype caractéristique]. L’aboutissement de ce processus permettant de valider l’appellation Tarpan de Bilgoraj.
         - Etudes diverses, notamment éco-éthologiques, à partir de chevaux pouvant retrouver l’ensemble de leurs comportements naturels, situation devenue très rare en France.
Limites et perspectives du projet
 
       Après trente ans d’expérimentations commencées sur le marais de Vaux dans le Bugey et exportées sur d’autres sites en France [voir où sont les tarpans], de nombreuses contraintes sont apparues, limitant la mise en place et l’optimisation du projet. Certaines d’entre elles apparaissent comme les plus pénalisantes :
       - Difficulté de trouver des espaces disponibles compte tenu d’une forte pression sur le foncier de la part du monde agricole dont les primes PAC sont versées en fonction de la surface occupée.
        - Fort  développement de l’élevage équin traditionnel qui limite encore les espaces disponibles et, surtout, qui interfère avec la présence de groupes sociaux complets,  donc d’étalons jugés « perturbateurs ».
      - Incompatibilité d’une approche naturelle de la gestion pâturée des espaces à vocation écologique (type réserve naturelle ou site Natura 2000) avec les modes de gestions conservatoires généralement appliqués, impliquant un « pâturage dirigé » où les comportements sociaux des tarpans ne peuvent s’exprimer.
        - Forte progression du concept d’« animal familier » (et fragile !) appliqué globalement au cheval et difficulté de faire admettre l’exception que constitue le tarpan qui ne bénéficie pas du « statut sauvage » du cheval de Przewalski. Situation exacerbée par le développement de l’élevage de la « race konik » dans un cadre hippologique traditionnel (sport, loisir).
 

       Au-delà de ces contraintes factuelles, ce projet doit surtout convaincre que le Tarpan de Bilgoraj, au-delà du fait qu’il est esthétiquement intéressant, n’est pas seulement un « brouteur » chargé « d’entretenir » certains espaces mais qu’il est surtout un véritable patrimoine naturel et scientifique et que, même si ce n’est … qu’un cheval, il fait partie intégrante de la biodiversité !
 
Si vous partagez ce point de vue, n’hésitez pas à rejoindre le projet et à l’aider !
                Visite guidée auprès des tarpans
    ►  Ecotouristique
 
           - Mise en valeur et présentation par différents supports de ce représentant dissident  de « la plus noble conquête de l’homme » et de son retour au naturel.  
    ►  Environnemental
 
          - Mise à profit de la résistance naturelle et de la plasticité du tarpan dans le cadre de la gestion naturelle de certains espaces à vocation écologique ou paysagère afin de conserver les milieux ouverts au bénéfice d’une biodiversité spécifique.
       - Mise en place à plus long terme d’expériences de Pâturage Naturel sur des espaces significatifs en compagnie d’autres grands herbivores.   
Relevé et évaluation des caractères primitifs
Suite à un plan de restauration du site réalisé par le gestionnaire, les tarpans ont dû quitter le marais en 2018 !
       Le Projet Tarpan s’est développé à  partir du constat que cet animal n’était pas valorisé à la hauteur de son formidable potentiel. Il a été initié en 2004 dans la région du Bugey (Ain) à partir de l’expérience du marais de Vaux où les premiers « koniks » ont été introduits en 1992 (photo ci-dessous).
       En France, les premiers « koniks » ont été importés en 1986 par le Conservatoire des Sites Lorrains afin de participer à la gestion  pâturée du marais de Pagny sur Meuse. Ils ont par la suite essaimé sur d’autres sites naturels, généralement peu étendus, dans le cadre d’une gestion conservatoire dirigée. 
En France, un contexte moins favorable
       Néanmoins, dans ce contexte particulier, le travail de sélection régressive commencé par Vetulani n’a pas été poursuivi, engendrant une certaine dérive du phénotype primitif.
« Konik horses » dans la grande réserve d’Oostvaardersplassen
Du Tarpan au « Konik »
 
      Tadeusz VETULANI, un scientifique conscient d’être en présence d’un véritable patrimoine zoologique, entreprit une « sélection régressive » à partir des individus les plus caractéristiques afin de stabiliser génétiquement les caractères primitifs et la résistance naturelle de ce « tarpan forestier ». Il envisageait de le réintroduire en liberté dans la forêt « primaire » de Bialowieza en compagnie du Bison d’Europe, autre espèce emblématique disparue à l’état sauvage et faisant l’objet d’un programme de sauvetage. Ce programme, interrompu par la seconde guerre mondiale, ne fut malheureusement  pas repris après la mort de Vetulani et le Tarpan de Bilgoraj fut « rétrogradé » au rang de Konik Polski (littéralement « petit cheval polonais ») et intégré pour l’essentiel à la sphère hippologique traditionnelle.
       Dans les années 80, à partir d’un groupe qui avait heureusement  été maintenu dans des conditions naturelles dans la réserve de Popielno, au nord-est de la Pologne,  certains de ces koniks ont retrouvé une vocation plus conforme à leur potentiel et à leur origine. C’est notamment aux Pays Bas qu’ils ont été réintroduits dans de vastes réserves afin de participer à la gestion naturelle de ces espaces en compagnie d’autres grands herbivores. Dans le cadre de ce pâturage naturel, les koniks ont fait l’objet d’une véritable « dé-domestication » et ont pu retrouver leurs comportements naturels ancestraux. 
       Il a finalement disparu en tant que tel avec l’arrivée des chevaux domestiques dès le Néolithique. Des bandes de chevaux « sauvages » métissés mais ayant conservé de nombreux caractères de l’ancêtre sauvage ont toutefois persisté ici et là dans quelques régions faiblement anthropisées. C’est le cas notamment dans la péninsule ibérique ou en Europe orientale. Une forme « forestière » de ces « tarpans », du nom donné localement à une population retrouvée au 18ème  siècle au nord de la mer d’Azov, a perduré dans l’actuelle Pologne orientale.
       C’est à partir de chevaux très typés retrouvés au début du 20ème siècle chez les paysans pauvres de la région de Bilgoraj, au sud-est de la Pologne, que cette souche primitive a pu être sauvée. Compte tenu des croisements qu’avaient pu opérer les paysans, il apparaît toutefois que ces chevaux ne pouvaient être considérés comme les descendants directs de l’espèce sauvage disparue mais plutôt comme ses plus proches descendants
               Essai de reconstitution du cheval sauvage d’Europe. Dessin G. Gonzalez
Du véritable cheval sauvage au Tarpan
 
       Bien que ses populations aient fortement régressé par rapport à la période glaciaire, le cheval sauvage Equus ferus ferus  a probablement persisté en Europe jusqu’au début de l’Holocène dans un environnement devenu forestier et donc nettement moins favorable.                         
       Le  Projet Tarpan
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Découverte du Tarpan Konik ou TarpanArticle de référenceOù sont les Tarpans ? 
Association pour le Retour des grands Herbivores dans les Espaces Naturels
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Mise à jour Septembre 2025
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